A l’occasion de la 11e édition du Women’s Forum qui se tient à Paris les 15 et 16 novembre, un excellent article dans les Echos Exécutive (https://urlz.fr/8cbi ) souligne la très lente progression de la féminisation des comités exécutifs et des comités de direction du CAC 40, alors que leurs conseils administration comptent aujourd’hui près de 40% de femmes. Votée début 2011, la loi Copé-Zimmermann instaurait en effet des quotas obligatoires dans les Conseils des groupes cotés à la fin de 2017.
On y est presque … Dans les groupes du CAC 40, le taux d’administratrices est de 42% en moyenne; Dans les groupes du SBF 120, les chiffres varient entre 39,8% et 41% ! Les entreprises de plus de 250 salariés, et dont le chiffre d’affaires est égal à au moins 50 millions €, ont encore jusqu’à 2020 pour se mettre en conformité.
En revanche, le taux moyen de féminisation des Codir et Comex est encore à la peine. Il est passé, de 13 % en 2014, à 17 % cette année (17,4 %, à l’échelle du SBF120) selon le baromètre 2018 d’Ethics & Boards. (https://urlz.fr/8cbb) . Autant dire qu’il progresse à la vitesse d’une montée de l’Everest.
Cinq groupes au dessus de 30%
En ordre dispersé, avec un taux de féminisation à plus de 30% dans leurs instances dirigeantes, on trouve ainsi un tout petit club de cinq « bons » élèves : Danone ( 42,9%), Sodexo ( 36,8%) puis ex-aequo à 33,3 % Orange, Publics et Kering, et enfin L’Oréal à 31,3%. Malgré sa célèbre CEO Isabelle Kocher ( seule femme patron d’un groupe du CAC 40), Engie se place juste en dessous de la barre, à 27,3%. Il reste, du côté des directions, quelques efforts à faire sur le sujet.
En France , clairement, la prédominance des comités exécutifs et, de direction demeure donc masculine . En contraignant les grandes entreprises françaises à inclure au moins 40 % de femmes dans leur conseil d’administration, la loi Copé-Zimmermann a pourtant bien amorcé un mouvement , souligne les Echos, . qui cite Sylvain Dhenin, responsable Europe de l’Ouest du cabinet Heidrick & Struggles. « Le rôle des femmes dans les conseils d’administration est déterminant pour inciter l’exécutif à renforcer la diversité dans les instances de direction », pointe Sylvain Dhenin, responsable Europe de l’Ouest du cabinet Heidrick & Struggles. Lors des dernières assemblées générales, il relève que se sont multipliés les objectifs quantitatifs sur la présence des femmes dans les Codir. Avec indexation des bonus à la clef. Ce sont des signes précurseurs encore faibles.
Des signes précurseurs
Avec les nets progrès réalisés au niveau des « boards », le retard pris par les « Comex » et les « Codir » apparaît de façon d’autant plus criante dans les entreprises. Mais qui portera le sujet ? Marie Jo Zimmermann , volontairement, avait souhaité ne pas légiférer sur les Comex et Codir car cela relevait selon elle, de la vie des entreprises d’appliquer la loi sur la diversité et l’égalité professionnelle. Beaucoup souhaiteraient aujourd’hui voir délibérément décliner les quotas vertueux des Boards, à d’autres échelons importants de l’entreprise, et tout particulièrement les Comex et les Codir.
Baromètre et indice
Ethics & Boards a ainsi lancé un Baromètre de la parité : A travers sa Corporate Governance DataPlace accessible en ligne, ce cabinet suit au quotidien les données de gouvernance de 1.000 sociétés cotées en Europe et aux Etats-Unis. Elle observe également l’actualité de près de 10.000 administrateurs-trices en France et à l’international. Sa présidente, Floriane de Saint Pierre, avait créé en 2013 un palmarès de la féminisation des directions des groupes du SBF 120, à l’initiative du gouvernement. Elle a lancé en juillet une nouvelle étude, axée sur la mixité dans les Top 100 des grandes entreprises françaises. Un projet inspiré par la ministre du Travail. Muriel Pénicaud avait indiqué en effet le 19 juillet dernier, à Paris EuroPlace, que cette mesure annuelle allait devenir obligatoire. En pointe sur l’égalité, la ministre a également inclus dans la loi sur l’avenir professionnel, l’indice de mesure de l’écart salarial à partir de 2019, avec des menaces de sanctions financières pour les entreprises à partir de 2022.
Vers des quotas ?
Personne à ce jour ne parle encore de quotas de femmes dans les instances de direction, mais l’idée devrait faire son chemin, y compris dans les travées du Parlement. Faudra-t-il un coup de collier pour aller jusqu’à un texte législatif ? https://www.youtube.com/watch?v=Py4fypYlHKU .
NO COMMENT