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« Led by Her » aide les femmes en difficulté à créer leurs start-ups
Led by HER
ENTRE ELLES

« Led by Her » aide les femmes en difficulté à créer leurs start-ups

Aider des femmes ayant subi des violences en les accompagnant dans un parcours d’entrepreneures: c’est le pari fou lancé en 2014 par une jeune italienne, Chiara Condi, avec son association ‘Led By HER’. Sans tapage, elle a réussi d’abord avec l’appui de deux écoles de commerce l’IESEG et l’ESCP , puis par le bouche à oreille, à fédérer autour d’elle, sponsors et mentors pour créer cet  incubateur social, inédit et très particulier. Un succès discret qui ne se dément pas. Les 5 et 6 mars prochains, ‘Led By HER’ s’apprête à organiser son «hackaton» annuel à la Villa Bonne Nouvelle http://[https://www.orange-business.com/fr/magazine/villa-bonne-nouvelle-les-collaborateurs-s-adonnent-au-corpoworking à Paris]avec des experts d’Orange, Allianz ou la banque State Street ou des développeurs d’Epitech. Deux jours pour un évènement hors normes, basé sur une collaboration solidaire des participantes et des mentors, plutôt que sur la compétition. Même si un prix est décerné par un jury  à l’issue des 2 jours, le «hackaton » n’est pas une course : il relève de la découverte collective de l’entraide et vient renforcer  la communauté autour de Led by HER.

Un pari fou de solidarité

Le «hackaton » n’est qu’un des nombreux événements organisés par l’association, et égrenés tout au long de l’année pour accompagner des femmes en difficulté. Avec une formation entièrement façonnée pour elles, ‘Led by HER’  les encourage à prendre en main le cours de leur vie, et même, à lancer leurs start-ups. «Nous ne choisissons pas, dit-elle : les associations qui s’occupent des femmes ayant subi  des violences leur parlent de notre  programme; elles postulent sur notre site web  et passent ensuite ds entretiens pour  intégrer notre parcours ». La jeune entrepreneuse fait appel autour d’elle à des associations,  à des collectivités territoriales, à des organismes militants comme le centre Hubertine Auclert.

Chiara Condi était partie pour un trajet fulgurant de «golden girl» quand elle a dévié de sa course «pour être en adéquation avec ses idées». Née en Italie, la jeune femme suit un cursus d’Histoire aux Etats-Unis à Harvard, avant de rejoindre Sciences Po à Paris en Economie. A peine diplômée, elle est recrutée par la Banque européenne de reconstruction et de développement basée à Londres. «Dans une aussi large organisation, je ne pouvais pas faire la différence et être innovante, dit-elle. Les injustices m’ont toujours fait réagir, la violence envers les femmes an particulier, et j’aime apporter des solutions. Je voulais construire un projet concret et positif, aider les femmes à passer à l’action».  Elle qui avait géré un centre de SDF à côté de ses études à Harvard, est rattrapée par le« virus» social. Elle décide de lancer sa propre structure pour des femmes en difficulté qui n’en avaient pas pour les former et leur donner l’envie de se lancer dans l’entrepreneuriat. Le programme est assorti également d’un accès à des  outils de développement personnel  pour assurer la réussite de leurs projets. «C’est une expérience globale. explique la jeune créatrice de l’association. On ne leur propose pas juste un boulot, mais vraiment  de se reconstruire, et d’oser se lancer seules ».

Se reconstruire: un projet global

Depuis deux ans, Led by HER leur offre ainsi une formation de 300 heures de cours, de septembre à juin. Diffusé dans deux écoles de commerce (IESEG et ESSEC http://www.ledbyher.org/french-team.html), le programme fédère un réseau de 200 experts bénévoles, professeurs, coaches et entrepreneurs, prêts à partager leur temps et leur expérience.  Le programme est assorti d’un accès à des  outils de développement personnel  pour assurer la réussite de leurs projets. «Nos cours et nos ateliers ainsi que nos séances de suivi individualisé (mentorat) ont été conçus pour aider ces femmes à convertir leurs passions, leurs talents et leur expérience en véritables compétences professionnelles », dit Chiara Condi https://www.francebleu.fr/emissions/femmes-de-paname/107-1/femmes-de-paname-65.

Un garage pour les voitures de collection

Une soixantaine jusque-là, venant parfois d’ailleurs, du Cambodge, du Mexique ou du Cameroun, ont bénéficié du programme, en 2 ans…Toutes ont été victimes de violences, physiques, morales, ou même été prostituées. «Elles ont parfois à peine plus de 20 ans, et toutes ont l’impression d’avoir raté leur vie. » Toutes ne seront pas des entrepreneures ! Certaines prendront du temps avant d’oser franchir le pas… Mais déjà, près d’une trentaine de projets ont fleuri, du garage pour les voitures de collections, en banlieue parisienne, à la plateforme de promotion pour  des artistes africaines en passant par la production de jouets  ou à l’entreprise de mode à partir de tissus malgaches.

«On les traite comme des entrepreneurs, insiste Chiara Condi : elles ont donc des cours d’économie, apprennent  les différents modes de financements et d’investissements possibles. Toutes n’ont pas besoin de capital au départ, mais nous les mettons en contact avec des investisseurs selon leurs besoins». Soutenue  par des entreprises comme Axa, Orange, Elan-Edelman ou Allianz, Led by HER n’a eu besoin pour sa part,  de levée de fonds pour l’instant. L’association vit du sponsoring de ses événements, des dons des fondations d’entreprises, des ateliers de team-building ou des conférences organisés en retour chez ses membres. Demain, Chiara Condi livrera un guide pour les femmes entrepreneures, à partir d’une cinquantaine d’interviews d’expertes qu’elle a réalisées à travers le monde. Une pierre de plus à son édifice pour encourager les femmes à «passer à l’action».

Martine ESQUIROU


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